- Le bâtiment le plus énigmatique d'Épidaure est sans conteste la tholos, parfois appelée thymèlè. Il s'agit d'un édifice circulaire, de 22 m de diamètre, construit entre 360 et 330 par l'architecte Polyclète le Jeune. C'était un ouvrage magnifique, tout en marbre blanc, comportant une colonnade extérieure dorique et une colonnade intérieure corinthienne ; entre les deux, un plafond à caissons décorés de motifs végétaux (à voir au musée) ; l'intérieur avait été décoré par le peintre Pausias. Particularité : ce bâtiment possédait un sous-sol constitué de corridors circulaires concentriques ; pour passer de l'un à l'autre et aller du centre vers la périphérie ou l'inverse, il faut faire tout un parcours labyrinthique, car les ouvertures permettant de passer d'un cercle à l'autre ne se trouvent pas en face les unes des autres. Qui était censé effectuer ce parcours, auquel on serait facilement tenté d'attribuer une signification initiatique ou mystique, ou, à tout le moins, mystérieuse ? Des malades ? On a dit que ce soubassement labyrinthique pouvait être le refuge des serpents sacrés ; on a également émis l'hypothèse que cette tholos pouvait être le tombeau d'Asclépios, une sorte d'hérôon rappelant les origines mortelles, par sa mère, Coronis, du dieu ; bref, les suppositions les plus variées ont été faites, sans que le secret de cet édifice (dont le nom grec, thymèlè, autel, atteste la destination religieuse) soit percé.
Le sanctuaire d'Epidaure
(Tholos en restauration) et le stade
Le théâtre tel qu'on le voit aujourd'hui a une capacité de 13 000 à 14 000 spectateurs répartis sur 55 gradins. Les sièges du premier rang et ceux du dernier rang de la partie inférieure ainsi que du premier rang de la partie supérieure de la cavea sont pourvus de dossiers : ils étaient réservés aux invités de marque (prêtres, représentants divers). Le théâtre était utilisé en particulier lors des fêtes panhelléniques des Asclépiéia, qui avaient lieu tous les quatre ans et qui comprenaient également des concours athlétiques. Sa beauté est traditionnellement attribuée au fait qu'il est construit sur la base du nombre d'or, traduction mathématique de l'harmonie visuelle1 ; en outre, tout est fait pour favoriser la circulation du son à l'intérieur de la cavea : le théâtre a la forme d'un demi-cercle légèrement outrepassé, de sorte que le son est renvoyé d'un côté à l'autre de ce demi-cercle sans en sortir. C'est à partir du centre de l'orchestra que le son se diffuse le mieux, là où se trouve la base de l'autel de Dionysos ; le son circule très bien verticalement, mais aussi horizontalement, de sorte que, si un bavard est placé à votre hauteur dans les gradins, vous l'entendez autant que les acteurs qui jouent dans l'orchestra… Le théâtre étant aménagé, comme tous les théâtres grecs, sur une pente naturelle, il fallait prévoir l'écoulement des eaux de pluie : c'est le cas, et il existe tout un système d'évacuation des eaux sous les gradins.